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COMPRENDRE LA MALADIE

Qu’est ce que la leucémie ?

La Leucémie est un cancer du sang qui touche chaque année en France environ 5000 adultes et 700 enfants et adolescents. La leucémie est donc le premier cancer pédiatrique, avec 29% observés sur la totalité des cancers des enfants. La maladie se développe dans la moelle osseuse (l’usine à fabriquer le sang), qui se trouve dans tous nos os (à ne pas confondre avec la moelle épinière) et qui produit quotidiennement des milliards de cellules sanguines (les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes). Ces composants du sang maturent progressivement dans la moelle osseuse avant de migrer dans le sang périphérique. Lors d’une leucémie, il se produit un dérèglement au niveau de l'ADN et des protéines de ces cellules qui les empêche de mûrir et qui les pousse à se diviser sans arrêt. Le nombre de ces cellules jeunes et incapables de remplir leur fonction immunitaire, devient tellement important qu'elles envahissent le sang et les autres organes et empêchent la moelle osseuse de produire en quantité suffisante les globules rouges et les plaquettes.

Les différentes formes de leucémies

Selon la nature des cellules leucémiques, on identifie des formes de leucémies lymphoïdes ou de leucémies myéloïdes et, en fonction de la vitesse de l’évolution clinique, elles sont définies comme des leucémies aigües (évolution rapide) ou des leucémies chroniques (évolution sur plusieurs années). Par conséquent le traitement du patient varie selon le type et le stade de la leucémie.

Les différentes formes de leucémies

Les cancers pédiatriques gagnent du terrain, les progrès de la recherche médicale connaissent une évolution certaine mais reste à encourager. Le cancer représente la deuxième cause de décès, après les accidents, dans la classe d’âge comprise entre 1 et 14 ans, malgré une diminution régulière de la mortalité observée au cours des vingt dernières années. Le taux de la mortalité infantile en France en 2013 étant de 3,5 pour 1000 jeunes de 1 à 19 ans, selon une étude de l’Unicef. Si l’on considère que 1700 enfants chaque année sont touchés par un cancer et que ce taux ne cesse d’augmenter depuis les années 1970, il semble évident que les cancers pédiatriques devraient représenter une priorité dans la recherche médicale1. Or, seulement 2% des fonds de la recherche anti-cancers sont alloués aux cancers pédiatriques. Avec 500 nouveaux cas par an en France, la leucémie, premier cancer pédiatrique touche dans notre pays 4 enfants sur 100 0002.

En quarante ans, les progrès médicaux ont permis d’élever sensiblement le taux de guérison qui est passé d’à peine 20 % à plus de 80 %. Malgré ces remarquables avancées, depuis 15 ans les statistiques de guérison ne progressent que trop lentement. L’efficacité des traitements et leurs effets secondaires ; la compréhension des mécanismes moléculaires à une meilleure adaptation de la thérapie ; la découverte de nouvelles molécules, représentent autant de voies à parcourir pour relancer une dynamique de reconquête. Face à ces défis, les Journées Nationales contre la leucémie, seront le point de départ pour soutenir une nouvelle dynamique de la recherche médicale dans les traitements des leucémies. 80% des enfants atteints de LAL guérissent 60% des enfants atteints de LAM guérissent Source www.arc-cancer.net. 1 Source : INCa. La situation du cancer en France en 2012. 2 Source INCa. Données observées entre l’année 2000 et l’année 2006.

MISE A JOUR 2019

Professeur BERTRAND

Les leucémies aiguës lymphoblastiques sont les plus fréquentes de l’enfant (80% des cas) et les essais cliniques successifs effectués dans les pays occidentaux ont permis d’améliorer progressivement la survie sans évènement à 85% et la survie globale à 5 ans à plus de 90%.

Les leucémies aiguës lymphoblastiques se développent essentiellement à partir de précurseurs lymphoïdes B, plus rarement à partir de cellules lymphoïdes T (15 à 20%). Les leucémies de la lignée T surviennent plus fréquemment chez des enfants plus âgés, sont plus résistantes aux chimiothérapies.

Plus de la moitié des leucémies de la lignée B de l’enfant ont des facteurs génétiques favorables (ex hyperdiploïdie, qui correspond à un excès de chromosomes dans les cellules leucémiques, ou translocation t(12,21) qui correspond à une juxtaposition des chromosomes 12 et 21 au niveau de gènes appelés ETV6 et RUNX1) et ces formes sont très sensibles à la chimiothérapie.

Depuis quelques années par ailleurs, les lésions génétiques qui sont dépistées dans les cellules leucémiques ont été explorées de façon de plus en plus précise, notamment dans les leucémies de la lignée B, mais aussi plus récemment dans les leucémies de la lignée T. Ceci permet le développement de thérapies ciblées qui viennent compléter l’arsenal des chimiothérapies (ex inhibiteurs de tyrosine kinases comme le Glivec ou inhibiteurs de Jak comme le ruxolitinib)

Par ailleurs ; une nouvelle voie thérapeutique apparait basée sur l’immunothérapie, avec le développement récent d’anticorps monoclonaux, qui ciblent les récepteurs sur les cellules leucémiques, d’anticorps bi spécifiques qui se fixent à la fois sur les cellules leucémiques et sur le système immunitaire pour favoriser la destruction des cellules anormales, de molécules qui régulent le système immunitaire et enfin des CAR T cells qui sont des lymphocytes T génétiquement modifiés pour venir s’attaquer aux cellules leucémiques.

Tous ces nouveaux traitements doivent être explorés de façon précise actuellement et dans les années à venir afin de préciser au mieux leurs indications. Ils ont été introduits initialement dans les protocoles de rechute mais sont maintenant utilisés dans les protocoles de première ligne de plus en plus et particulièrement dans les cas de leucémies répondant de façon insuffisante à la chimiothérapie

Les leucémies myéloblastiques, plus rares chez l’enfant font aussi l’objet de nombreuses études et de la même façon, la chimiothérapie est actuellement complétée par de l’immunothérapie (protocole de première ligne incluant un anticorps couplé à une toxine) et des thérapies ciblées sur les anomalies génétiques décelées dans les cellules leucémiques se développent rapidement, notamment dans les formes résistant à la chimiothérapie ;

Des métodes biologique développées notamment à Lyon permettent de déceler rapidement la proportion de cellules souches leucémiques au diagnostic, ces dernières ayant une valeur pronostique

Enfin, la greffe, de cellules souches hématopoïétiques progresse et garde toute sa place pour les formes particulièrement résistantes et notamment pour les leucémies pour lesquelles il n’y a pas de thérapie ciblée disponible

Toutes ces recherches et ces progrès ne sont possibles que grâce à l’aide de tous et votre contribution à tous ces progrès est importante. Ceci permet de développer la recherche de nouveaux facteurs biologiques importants et la participation à des protocoles de traitement développés au plan international.