Menu

Lutter avec le sourire

Publié le 7 avril 2006 dans 2006

Le lendemain, à Saint-Maurice-Les-Châteauneuf, le groupe de jeunes Act'Enciel, dirigé par Maryline Corre, a donné un spectacle théâtrale au profit du Défi Anthony.


L'esprit du Défi Anthony s'étend petit à petit, par capillarité, et gagne de nouveaux groupes de la région qui rejoignent l'association pour collaborer à son action: aider la recherche contre la leucémie.

Au Défi Anthony, ce qui frappe au premier abord, c'est l'ambiance. Chaleureuse, détendue, sereine. L'association est née il y a huit ans à la suite d'un drame (le décès du jeune Anthony Vernay de Saint-Symphorien-des-Bois). Mais selon le désir de ses parents, Monique et Claude Vernay, elle a tout de suite adopté un ton, un comportement bien particulier. Oui, on se regrouperait pour aider la recherche à progresser dans sa lutte contre la maladie. Mais chacun devrait lutter d'abord contre la consternation et la tristesse que cette maladie sème autour d'elle. Pas question de se laisser submerger par le désespoir. La vie continue. Et ceux qui restent se doivent de la rendre belle.
Cela reste aujourd'hui le premier défi que l'association demande à ses membres de relever pour eux-mêmes : garder le sourire dans l'adversité, aborder les difficultés, les souffrances de l'existence avec une certaine noblesse d'âme, continuer à communiquer la joie de vivre autour de soi malgré les épreuves de la vie... Voilà pour la posture, pour l'attitude. Elle pourrait paraître secondaire. Elle est essentielle. C'est elle, à n'en pas douter, qui a fait le succès de l'entreprise et qui a incité quelque 270 personnes de la région à adhérer à son objectif en tant que membres tandis que de nombreux autres sympathisants soutiennent ses initiatives à l'occasion.
Pour le reste, on fait appel à l'initiative individuelle ou collective. On se lance des défis. Des défis à soi-même. Et on essaie d'embarquer les autres dans des petites
aventures, des fêtes, sinon des délires, susceptibles d'épicer, d'égayer l'existence. On essaie de mettre à profit ses talents pour créer un évènement. On cherche à faire partager ses envies pour créer un mouvement. Tout est envisageable pourvu que ce soit simple, accessible à tous. Les gens de l'association n'ont pas la prétention de faire dans le génie, juste de donner le meilleur d'eux-mêmes.

Des exemples ? Ils foisonnent. Il y a notamment le défi d'André Livet et de Pierre Delangle, deux anciens qui se sont mis à écrire et à diffuser leurs livres dans la proche région. André Livet en est à son troisième ouvrage. Et le premier témoignage de Pierre Delangle (qui s'est évadé deux fois de captivité pendant la guerre) vient de sortir. Les membres de l'association ont monté eux-mêmes 450 livres. 400 sont déjà vendus.
Il y a aussi le défi de Françoise Solar, aquarelliste, qui a osé sortir de sa coquille présenter ses œuvres au public en se lançant dans des expositions... qui remportent un succès plus qu'honorable : durant la dernière, à St Symphorien, elle a vendu 45 tableaux.
Il y a le défi du comité de jumelage de La Clayette qui a trouvé l'énergie, en plus de ses activités propres, d'organiser un concert, le défi de plusieurs membres de l'association qui proposent chaque année une randonnée en montagne (110 personnes la dernière fois dans le Beaufortin), le défi dit "du terroir" de Patrick Torrès (le président) et de Claude qui ont organisé une promenade du côté de Matour et dans le Mâconnais, le défi de Noël Aucourt qui a rassemblé une véritable petite foule à Dun pour le 14 juillet dernier, au terme d'une marche d'approche "gratinée le défi de l'équipe de football de St-Symphorien-des-Bois qui s'est frottée à celle de Charlieu, le défi d'Hervé Barras qui s'est lancé le week-end dernier dans une boucle pédestre autour du canton de Chauffailles (11 clochers et une soixantaine de kilomètres dans la journée !) et le défi de divers groupes théâtraux de la région qui ont monté des spectacles (Le rideau s'ouvre d'Étang-sur-Arroux, et les jeunes du groupe Act'Enciel de St Maurice-les-Chateauneuf, dirigé par Maryline Corre).

Tout ces défis qui n'engendrent pas la morosité, se font bien sûr au profit de l'association et génèrent des recettes qui sont versées intégralement aux médecins et chercheurs lyonnais. 100 % ! Pas un centime n'est retenu par les bénévoles qui ont même trouvé le moyen de faire viser leurs comptes gratuitement par des commissaires aux comptes compréhensifs.
Le Défi Anthony tend encore humblement sa sébile aux municipalités du Charolais-Brionnais. Onze ont accepté l'an dernier de lui verser une subvention. Des familles qui marient leurs enfants lui font des dons. D'autres associations, des commerces même, font assaut de générosité à son égard...
Au total, l'an dernier, la collecte s'est montée à 24 605 €, somme qui a été remise vendredi dernier aux professeurs Michelet et Bertrand et au Dr Blaizac dans une ambiance touchante de joie générale, la tribune et la salle s'applaudissant mutuellement. Depuis sa création, l'association a ainsi drainé près de 150 000 € (donc environ 1 million de francs) au profit de la recherche contre la leucémie.

En souvenir d'Anthony.

Article de Jean-Pierre LAVEDER,
La Renaissance